- GUATEMALA - Actualité (1990-1996)
- GUATEMALA - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique du GuatemalaLa violence politique s’intensifie à l’approche de l’élection présidentielle de 1990; les assassinats politiques se multiplient tandis que les «escadrons de la mort» d’extrême droite font régner la terreur; les forces de l’Unité révolutionnaire nationale guatémaltèque (U.R.N.G., coalition de partisans de la démocratie, des droits de l’homme et des syndicats) poursuivent leurs actions de guérilla dans la moitié des provinces. Le général Efraín Ríos Montt, auteur d’un coup d’État qui l’avait porté à la présidence en 1982, voit en octobre 1990 sa candidature interdite par la Cour constitutionnelle; mais un de ses proches (comme lui protestant dans un pays de tradition catholique), Jorge Serrano Elías (du Mouvement d’action solidaire, centre droit), remporte le 6 janvier 1991 le second tour de l’élection présidentielle avec 68 p. 100 des voix. En 1991, le Guatemala établit des relations diplomatiques avec le Belize.En 1992, la Guatémaltèque Rigoberta Menchu, Indienne Quiché, reçoit le prix Nobel de la paix, hommage aux descendants marginalisés des Maya. Le président Serrano est l’un des derniers chefs d’État à la féliciter. En juin 1993, Ramiro de León succède à J. Serrano, déposé après avoir tenté de dissoudre le Parlement et la Cour suprême. Le nouveau président entame une lutte contre la corruption. En janvier 1994, les réformes constitutionnelles proposées par le président sont approuvées par référendum (64 p. 100 de oui, représentant 10 p. 100 de la population du fait de la faible participation).Le Front républicain du général Rios Montt remporte les élections législatives du 14 août 1994 en obtenant 32,5 p. 100 des suffrages et 32 sièges sur 80 au Parlement. Le Parti de l’avance nationale (P.A.N., progressiste) obtient 24 élus et le Parti chrétien-démocrate, 13. Le taux de participation n’est que de 21 p. 100. Le 14 janvier 1995, E. Ríos Montt est élu président du Parlement. Le 31 mars, la signature d’un «accord sur l’identité et les droits des peuples indigènes» reconnaissant que «le Guatemala est un pays multiethnique et multilingue» relance les négociations ouvertes en 1991 entre le pouvoir et la guérilla de l’U.R.N.G. Dans l’attente de la signature d’un accord de paix, l’instabilité du pays continue à peser sur sa situation économique.Le 7 janvier 1996, le candidat du P.A.N., Alvaro Arzu, remporte le second tour de l’élection présidentielle avec 51,22 p. 100 des suffrages. Il était opposé à Alfonso Portillo, candidat du Front républicain guatémaltèque (populiste), la formation du général Ríos Montt. Le taux de participation est faible. Le P.A.N. obtient 42 sièges sur 80 lors des élections législatives organisées le même jour. Le 29 décembre, le président Arzu et les dirigeants de l’U.R.N.G. – dont son chef Rolando Moran – signent, à Guatemala, un accord de paix qui met fin à 36 ans d’une guerre civile qui a fait plus de 100 000 morts. L’accord reconnaît les Indiens Mayas – qui constituent plus de la moitié de la population – comme des citoyens à part entière; il prévoit une distribution de terres aux petits paysans, une réforme fiscale, la réduction d’un tiers des effectifs des forces armées ainsi qu’une amnistie des délits prescriptibles liés au conflit.
Encyclopédie Universelle. 2012.